Lauréat du Prix Enclume 2025 | L’essai-projet « Terre à tribord : Halte maritime et machine-paysage au quai de Rivière-du-Loup » par Cédric Harvey
Communiqué de presse de l’Enclume :
« Montréal, juin 2025 – La coopérative l’Enclume – Atelier de développement territorial est fière de dévoiler le projet lauréat de la 9e édition de son prix visant à célébrer un projet étudiant qui traite d’une problématique d’aménagement du territoire, en milieu régional ou urbain. Depuis maintenant neuf ans, nous avons le plaisir de remettre un prix récompensant un projet d’étudiant.e qui innove ou qui apporte une réflexion inédite dans une discipline de l’aménagement. Une quinzaine de candidatures provenant de différentes universités québécoises ont été évaluées cette année, tandis qu’un jury a permis d’identifier le projet lauréat.
Le Prix Enclume édition 2025 est remis à Cédric Harvey, candidat à la maîtrise en architecture de l’Université Laval pour son essai-projet « Terre à tribord, Halte maritime et machinepaysage » qui prend place sur le quai de Rivière-du-Loup. Le projet s’intéresse à la terre comme matériau remanié, déplacé et réorganisé lorsque les forces d’érosion et de sédimentation sculptent le territoire. Le jury a apprécié l’approche artistique soutenue et présente tout au long de la réflexion. Cette réponse artistique à un enjeu géologique fait preuve d’originalité, en plus d’être bien ancrée dans son contexte géographique et social, étant donné la menace sur la traverse entre Rivière-du-Loup et Saint-Siméon.
« À la rencontre du Saint-Laurent, la terre se diffuse sous l’action des vents, des vagues et des marées et entame un long voyage vers l’estuaire. À Rivière-du-Loup, l’envasement perpétuel du havre témoigne de ces forces d’érosion et de sédimentation qui sculptent le territoire. Année après année, la vase qui s’y dépose est draguée, puis laissée au large, dans un cycle sans fin. La pérennité de la traversée vers Saint-Siméon en est affectée, menant à envisager l’abandon de ce lien centenaire et de l’héritage maritime qui l’accompagne.
Le projet propose ainsi une alternative à la relocalisation par la création d’une machinepaysage, utilisant la vase prélevée in situ pour créer un parc sédimentaire et une halte maritime. Une drague parcourt le havre et achemine le sédiment vers la halte maritime, qui décante et prépare la matière et l’achemine vers le parc. Des mâts robotiques y tissent ensuite la terre, couche par couche, construisant des monolithes entre architecture et paysage. Les interstices qu’on y retrouve accueillent éléments et végétaux, accélérant dégradation, création et re-création d’une topographie à l’image de l’estran qui l’entoure. On déambule entre ces structures devenant vallons, cadrant une succession de moments paysagers vers le fleuve et les montagnes. »
Toutes nos félicitations au lauréat et merci d’avoir participé en grand nombre à cette édition 2025! »