Actualité juillet 2020

Le Grand Marché de Québec par Bisson associés + Atelier Pierre Thibault

Maxime Brouillet

Pourquoi avoir sélectionné ce projet à titre de vitrine pour Kollectif ?

D’un côté, la pandémie que nous vivons actuellement nous a démontré la fragilité de notre chaîne d’approvisionnement (alimentaire ou autre) et favorise conséquemment une revalorisation des ressources locales. De l’autre, le récent rapport dévastateur de la Vérificatrice générale du Québec sur la manière dont le Québec protège, gère et revalorise son patrimoine bâti est un éveil collectif à la précarité de ce dernier.

C’est pour cette raison que le projet de reconversion du Pavillon du Commerce au Grand Marché de Québec est exemplaire. Un peu à la manière de la reconversion du Locoshop Angus à Montréal, ce projet revalorise sans jamais dénaturer. Mais l’utilisation abondante de bois et de végétation combinée à l’approche pavillonnaire à différentes échelles des concessions lui rajoute une sophistication appréciable au niveau des ambiances et des échelles spatiales. C’est sans oublier l’incroyable apport de lumière naturelle qui transforme une simple “course” en une longue déambulation des plus agréables, et ce, en toute saison.

À noter que ce projet vient de se mériter le prix “Mise en valeur du patrimoine (conversion)” des Prix d’excellence Architecture 2020 de l’Ordre des architectes du Québec.


Description du projet :

Après plus d’un an et demi de travaux, Bisson associés+Atelier Pierre Thibault est fier d’annoncer l’achèvement de la transformation du Pavillon du Commerce en marché public à Québec.

De 1898 à 2019
Conçu par l’architecte Adalbert Trudel et commandé par le maire Joseph-Octave Samson, le Pavillon du Commerce a d’abord été construit pour remplacer l’ancien Palais de l’Industrie qui, autrefois, accueillait sur les terres d’Expocité les Grandes Expositions de la Société d’Agriculture de Québec; l’objectif premier de la Société d’Agriculture de Québec étant de faire connaitre les meilleures pratiques en agriculture.

Ayant changé de vocations à plusieurs reprises depuis sa construction, le Pavillon du Commerce accueille le Grand Marché de Québec. Cette transformation origine, d’une part, du désir du Groupe de travail sur l’avenir d’ExpoCité de miser sur le volet agroalimentaire dans sa stratégie de mise en valeur et, d’autre part, de l’intérêt de la Coopérative des horticulteurs de Québec (CHQ) à développer un nouveau marché public à cet endroit, dans le contexte actuel de réaménagement prévu au Port de Québec.

Maxime Brouillet

Un concept unique
En créant une nouvelle destination culinaire, le Grand Marché est un projet rassembleur et porteur collectivement. Aménagé dans l’ancien Pavillon du Commerce, il met en valeur le patrimoine bâti en s’insérant délicatement entre la structure existante pour la magnifier. Le concept reprend l’idée d’une ville ou d’un village avec plusieurs petits bâtiments qui se glissent sur la rue principale, les rues secondaires, les ruelles et la grande place. À l’intérieur, la grande halle est baignée de lumière naturelle grâce à de grandes fenêtres s’ouvrant complètement sur la façade Sud. Les étals sont disposés le long de la façade Sud, en lien direct avec le marché saisonnier. À cela s’ajoutent plusieurs grands puits de lumière placés de manière stratégique à travers la structure du toit dans le marché. Les matériaux choisis se marient à l’environnement bâti et permettent aux produits locaux offerts par les divers marchands d’être mis en valeur.  La mise aux normes complète a été faite en fonction des nouveaux usages et des exigences d’aujourd’hui.

La végétation est abondante grâce à l’addition de jardins intérieurs et extérieurs qui transmettent la saveur boréale de notre nordicité. L’alternance de bâtiments de bois à un et deux étages crée une heureuse variation volumétrique et bonifie le parcours. Les cuisines de production, d’incubateur et de la Tablée des Chefs, complètement fenestrées, animent le coeur de la grande place centrale et les gradins.

Les architectes ont su intégrer au projet des innovations technologiques à l’image d’un marché actuel. En effet, les gradins sont entièrement couverts d’une finition de panneaux de lamellés-croisés, de même que les façades intérieures des bâtiments et ont été construits à l’aide des plus récentes avancées technologiques de fabrication numérique et exécutés par des artisans menuisiers afin de leur donner une forme organique et fluide. En plus des 15 cuisines commerciales, le projet inclut également la technologie Solucycle, un système de gestion des matières résiduelles qui permet d’acheminer les matières organiques au Centre de Biométhanisation de l’Agglomération de Québec. Finalement, l’Institut sur la Nutrition et les Aliments Fonctionnels (INAF) implantera un volet scientifique en instaurant un système d’aquaponie à même le marché à des fins de formation et de recherche pour le grand public, mais également pour les apprentis cuisiniers de la Tablée des Chefs et pour les entrepreneurs qui iront développer leurs produits dans l’incubateur d’entreprises Mycélium.

Les éléments architecturaux existants, tels que les colonnes et frontons existants ont été traités avec une grande sensibilité ce qui a permis de les conserver pour assurer la pérennité des constructions datant de 1923. L’équipe de Bisson associés+Atelier Pierre Thibault a ainsi contribué à la mise en valeur d’un bâtiment presque centenaire qui fera rayonner les produits des artisans et marchands de la région de Québec et des environs à travers un milieu riche où tous les sens seront stimulés.

Citations

«La complexité et la subtilité de notre travail d’architectes se sont matérialisées dans ce lieu qui conjugue patrimoine, fonctionnalité, lumière, expérience du visiteur et développement durable dans une approche subtilement dosée.»
– Jonathan Bisson, architecte chargé de projet

«Concevoir un marché à l’image d’un village, avec sa place publique et ses ruelles, pour nous permettre de déambuler, découvrir et de savourer nos produits d’ici, et ce, dans un environnement chaleureux, lumineux, mariant l’ancien et le nouveau et faisant la part belle au bois. »
– Pierre Thibault, architecte


Fiche technique :

  • Titre officiel du projet : Le Grand Marché
  • Localisation : Québec, Québec
  • Client : Ville de Québec
  • Architectes : Bisson associés + Atelier Pierre Thibault
  • Date de fin du projet : 14 juin 2019
  • Superficie : 9000 m2
  • Budget : 26,1M$
  • Crédit photo : Maxime Brouillet
  • Source : v2com-newswire.com

Description des firmes :

Les bureaux d’architectes BISSON|associés et Atelier Pierre Thibault ont allié leurs forces afin de créer un nouveau lieu de rencontres qui permettra à la population de la Ville de Québec de s’approvisionner en produits frais et locaux.  De par leur expérience combinée en bâtiment institutionnel et commercial de toutes envergures, ils sont fiers de ce projet phare qui met en valeur leur savoir-faire et leur capacité d’innovation.

BISSON|associés regroupe des architectes, des designers, des scénographes ainsi qu’une multitude d’autres talents oeuvrant dans l’univers de l’architecture depuis plus de 20 ans. Leur approche embrasse une pensée architecturale qui conjugue art et science et qui réside dans ce mélange de grandeur et de délicatesse. Une pensée minutieuse, attentive aux détails et qui se veut respectueuse et cohérente avec le site, l’histoire et les gens. L’équipe de talents créatifs complémentaires cherche toujours à repousser les limites, à remettre en question les conventions.

L’Atelier Pierre Thibault, depuis sa fondation en 1988, est le résultat d’une réflexion qui place en interaction constante l’être humain et le territoire à habiter, qu’il soit naturel ou urbain, au moyen du projet d’architecture. Pierre Thibault introduit dans le processus de conception le pouvoir exceptionnel de la transformation des saisons au Québec. Cette approche qui le guide vers la création de projets uniques, respectueux de l’environnement et inscrits avec délicatesse dans les paysages avec lesquels ils font corps, conçus à chaque fois sur mesure pour faire écho à ces paysages. Ces lieux créés favorisent donc le dialogue avec leur environnement au fil du temps.


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