INVITATION – Séminaire international Phyllis Lambert 2021 : Agencements planétaires
4 décembre 2021
Annonce de l’École d’architecture de l’Université de Montréal :
“INVITATION
Samedi 4 décembre 2021, 9h30 – 18h
École d’architecture, Pav. de la Faculté de l’aménagement, Métro Université-de-Montréal : Amphithéâtre 1120 ou via Zoom
Conception et organisation : Alessandra Ponte
Entrée libre | Inscription requise (cliquez ici)
Agencements planétaires / Planetary Assemblages
Le globe, à mon avis, est une construction humanocentrique; la planète, ou le système Terre, décentre l’humain.
–Dipesh Chakrabarty, The Climate of History in a Planetary Age, 2021.
Nous avions pour tâche d’analyser des états mixtes, des agencements, ce que Foucault appelait des dispositifs. Il fallait, non pas remonter à des points, mais suivre et démêler des lignes : une cartographie, qui impliquait une micro-analyse (ce que Foucault appelait microphysique du pouvoir et Guattari micro-politique du désir).
–Gilles Deleuze, Pourparlers, 1990.
Au cours des deux premières décennies du XXIe siècle, de plus en plus et inexorablement, nous avons été confrontés à la prise de conscience inquiétante de la profonde altérité de la planète et de son indifférence aux préoccupations humaines. La prise de conscience de l’incommensurabilité des échelles et des processus séparant l’histoire géo-biologique planétaire et l’histoire humaine a progressivement imprégné et transformé les débats philosophiques, anthropologiques et politiques, refondant de manière dramatique notre réflexion sur la nature, la technologie et les relations entre la vie humaine et non-humaine sur la planète Terre.
Exprimant leur inquiétude face à la gouvernance de phénomènes mondiaux tels que les changements climatiques, les pandémies, la pollution des océans, les extinctions d’espèces ou la dynamique imprudente de l’extraction de matériaux, des économistes politiques, des militants, des politiciens et d’autres intellectuels préconisent actuellement de nouvelles formes d’élaboration de politiques à l’échelle planétaire. Compte tenu de l’incapacité flagrante des États-nations à répondre aux défis urgents d’aujourd’hui, ce qui est maintenant projeté sont des systèmes de gouvernance planétaire en réseau impliquant de multiples acteurs à différentes échelles (gouvernement infranational, entreprises, société civile, organisations internationales et États-nations), ou du polylatéralisme (agents de la société civile mondiale avec le gouvernement infranational lorsque les États-nations vacillent).
À l’ère de la raison planétaire, les nouveaux assemblages proposés d’acteurs responsables de la gouvernance des défis mondiaux, ainsi que la réévaluation de leur autorité et de leur légitimité technoscientifique, suggèrent de manière convaincante la revalorisation de l’opérativité de l’idée foucaldienne de dispositif avec le concept d’agencement développé par Gilles Deleuze et Félix Guattari. Selon Foucault, comme il l’expliquait dans un texte de 1977, le dispositif est en premier lieu « …un ensemble résolument hétérogène comportant des discours, des institutions, des aménagements architecturaux, des décisions réglementaires, des lois, des mesures administratives, des énoncés scientifiques, des propositions philosophiques, morales, philanthropiques, bref : du dit aussi bien que du non-dit, voilà les éléments du dispositif. Le dispositif lui-même c’est le réseau qu’on établit entre ces éléments […]. Par dispositif, j’entends une sorte – disons – de formation qui à un moment donné a eu pour fonction majeure de répondre à une urgence. Le dispositif a donc une fonction stratégique dominante. »
Élaborés par Deleuze et Guattari avec Claire Parnet au cours des années 1970, les concepts d’agencement et de diagramme (également définis comme machine concrète et abstraite) ont répondu au défi de penser la transformation des structures historiques dépassant les limites des interprétations dominantes du structuralisme et du marxisme. L’agencement est alors conçu en fonction d’un processus de fonctionnement et non de production. Comme l’écrivent Deleuze et Parnet dans Dialogues (1977) : « Qu’est-ce qu’un agencement ? C’est une multiplicité qui comporte beaucoup de termes hétérogènes, et qui établit des liaisons, des relations entre eux […]. Aussi la seule unité de l’agencement est de co-fonctionnement ». Il s’agit alors de tracer les variations et intensités traversant l’agencement et de définir les coefficients de stabilisation ou de devenir. De telles variations et intensités composent le diagramme de l’agencement qui permet de démêler et de penser de nouveaux potentiels créatifs (ou destructeurs).
Pour l’édition 2021 du séminaire international Phyllis Lambert, qui aura lieu le 4 décembre, la proposition est de réunir dans une formule hybride (via Zoom et en présentiel) designers, architectes, paysagistes et universitaires pour réfléchir au potentiel créatif, opérationnel et politique de repenser le design comme agencement planétaire des humains, non humains, technologies et ressources.
Programme/program
- 9:30 Izabel Amaral, École d’architecture, Université de Montréal
Mot de bienvenue/Opening remarks - 9:40 Alessandra Ponte, École d’architecture, Université de Montréal
Introduction
Première séance/ First Session 10:00 – 11:50
10:00 – 10:20 Giovanni Bellotti, Alessandra Covini, Studio Ossidiana, Rotterdam
The Design of the Encounter
10:20 – 10:40 Dorothee Brantz, TU Berlin, Ignacio Farías, HU Berlin, Sandra Jasper, HU Berlin, Laura Kemmer, TU Berlin, Jörg Stollmann, TU Berlin
Re-scaling Global Health. Human Health and Multispecies Cohabitation on an Urban Planet
10:40 – 11:00 Kabage Karanja, Stella Mutegi, Cave_bureau, Nairobi
Tales from the Anthropocene Museum
11:00 – 11:20 Elise Misao Hunchuck, MLA, Bartlett School of Architecture, UCL, London
Landscapes After Nature
Respondents/Modérateurs
- Christina Contandriopoulos, Département d’histoire de l’art, UQAM
- Salmaan Craig, Peter Guo-hua Fu School of Architecture, McGill University
Round Table/Table Ronde
11:20 – 11:50
Deuxième séance/Second Session 13:30 – 15:00
13:30 – 13:50 Andrés Jaque, Office for Political Innovation, New York, Advanced Architecture Design Program at Columbia University GSAPP
Being Silica
13:50 – 14:10 Marco Ferrari, Studio Folder, Milan
Cartographic Inquiries
14:10 – 14:30 Jeffrey S. Nesbit, Texas Tech University, Lubbock
The Invisible Wilderness for Departing Earth
Modérateurs/Respondents
- Albert Ferré, CCA, Montréal.
- Theodora Vardouli, Peter Guo-hua Fu School of Architecture, McGill University
Round Table/Table Ronde
14:30 – 15:00
Troisième séance/Third Session 15:45 – 17:15
15:45 – 16:05 Fadi Masoud, John H. Daniels Faculty of Architecture, Landscape and Design, University of Toronto
Terra-Sorta-Firma and the Littoral Archeosphere
16:05 – 16:25 Karen Lee Bar-Sinai, Aaron Sprecher, Technion, Israel Institute of Technology, Haifa
Territorial Potentials in Robotic Fabrication
16:25 – 16:45 Amaia Sánchez-Velasco, Jorge Valiente Oriol, GRANDEZA, University of Technology Sydney
Seven Allegorical Micro-Fictions for the Pilbara
Modérateurs/ Respondents
- Alice Covatta, École d’architecture, Université de Montréal
- Thomas-Bernard Kenniff, Design de l’environnement, École de design, UQAM
Round Table/Table Ronde
16:45 – 17:15
N’hésitez pas à consulter le site web de l’École d’architecture de l’UdeM pour plus de détails : https://architecture.umontreal.ca/
Programmation détaillée (à venir) / English version
Note aux membres OAQ : une attestation de présence peut être fournie sur demande aux participants qui voudraient ajouter cette activité à leur dossier de formation continue.”
Pour visiter le site internet de l’École d’architecture de l’Université de Montréal…
Publié le 19 novembre 2021