Conférence “Patrimoine mondial et circulations mondialisées” de Maria Gravari-Barbas

De la part de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain :

“Patrimoine mondial et circulations mondialisées – Processus de patrimondialisation à Angkor

• Quand : 25 octobre 2023, 16h
• Où : UQAM, DR-200 (315, rue Sainte-Catherine Est)
• ENTRÉE LIBRE; Inscription requise

Les sites du patrimoine mondial sont pris dans une tension permanente entre le local et le global. Pleinement intégrés dans des systèmes mondiaux (institutions du patrimoine mondial, normes de protection et de conservation internationales, experts internationaux du patrimoine, touristes internationaux…) ils sont, en même temps, des sites investis par des communautés locales, vivant dans leur proximité, souvent à l’intérieur du périmètre protégé. Les valeurs accordées par les uns et par les autres ne sont pas toujours les mêmes. « L’universalité » de la Valeur « Universelle » Exceptionnelle (VUE), fondement des sites du patrimoine mondial, est de plus en plus souvent contestée.

Les tensions entre le local et le global ne sont pas uniquement techniques et gestionnaires, elles sont également symboliques et conceptuelles. Dans un contexte de circulations internationales (de concepts, d’experts, de normes, d’images et d’imaginaires…) le patrimoine n’est pas toujours le produit d’un processus de reconnaissance endogène. Il résulte de plus en plus le résultat de regards, approches, affects et (re)connaissances circulantes. Ainsi, l’identification et la reconnaissance-même du patrimoine se fait souvent par ces élites (techniques, intellectuelles, artistiques, touristiques…) internationales loin du schéma idéal qui veut que la patrimonialisation soit un processus ascendant, émanant par les communautés locales. C’est ce processus de patrimonialisation par les circulations globales – cette patrimondialisation – qu’analysera cette conférence.

Pour ce faire, la professeure Maria Gravari-Barbas prendra comme exemple le site d’Angkor, patrimoine mondial de l’UNESCO, dont la conservation est assurée par un Comité International de Coordination (CIC). Le CIC assure la coordination entre trente pays et un groupe d’experts internationaux pour des projets scientifiques, de restauration, de conservation et de gestion touristique. La multiplicité des pays qui participent, chacun avec ses propres approches, doctrines et outils de conservation et de gestion, fait d’Angkor un laboratoire unique de patrimondialisation contemporaine.”

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