Appel à contributions: Figurer un territoire

11 janv. 2022 - 7 févr. 2022

Centre Canadien d’Architecture

Extrait de Bovenbouw Architectuur et Malgorzata Maria Olchowska, “Windsor landscape” de la série “Our happy life: city scenes,” 2019. © Bovenbouw Architectuur and Gosia Olchowska

Annonce du CCA :

Date limite de soumission des résumés : 7 février 2022

Comment en vient-on à déterminer un territoire, physiquement ou visuellement, et qui construit cette définition?

Pour notre prochain dossier Web, Figurer un territoire, nous lançons le premier appel ouvert à contributions pour le site internet du CCA : un appel à imaginer, construire, défaire, rebâtir, écrire et réécrire les compréhensions du territoire. Si le terme « territoire » est fréquemment employé pour décrire une superficie, un pouvoir ou un savoir précis, circonscrits, une telle définition formelle s’avère complexe – voire occultée ou infirmée – étant donné le flot de mots, d’images et de récits qui circulent par-delà les frontières et les périodes.

La perception d’un territoire est façonnée au moins autant par la narration – imaginée, utilisée et reçue – que par les frontières et les autorités. Dans son essai vidéo de 2003 Los Angeles Plays Itself, Thom Andersen explore cette dissonance entre image et lieu, se demandant jusqu’à quel point cette ville servant de décor à d’innombrables films hollywoodiens correspond réellement avec sa version cinématographique. Comparant la « véritable » Los Angeles à son homologue « scénarisé », le narrateur d’Andersen est songeur : « La question se pose de savoir si les films ont, ne serait-ce qu’une fois, vraiment dépeint Los Angeles ». Où exactement factuel et fictif se recoupent-ils? Et où s’éloignent-ils?

Si les cartes et les atlas nous indiquent tel ou tel emplacement sur le globe et que les guides s’efforcent de nous conseiller sur ce qui est digne d’intérêt, ce sont les films, les romans, les journaux, les campagnes publicitaires, les mythes, les rumeurs et autres histoires qui alimentent tant notre perception collective que notre expérience individuelle, d’où que nous soyons, de ce qui constitue la vie entre les frontières, à travers et au-delà. Mettant en lumière la fragilité de ces démarcations, Radio Alhara, basée en Palestine – initiative d’abord conçue comme un espace de partage et de communication dans le contexte de pandémie mondiale – explore des territoires qui existent au-delà des seules limites géographiques. Plateforme ouverte accueillant musiques et discussions du monde entier, la station elle-même développe un nouveau territoire dont les délimitations ne coïncident avec aucune frontière identifiable.

Matérialisées ou observées, les conceptions du territoire renforcent et concrétisent, ou alors infirment et complexifient, les compréhensions que l’on a d’un lieu. La manière de figurer le territoire – oralement, auditivement, visuellement – amplifie certains récits et en supprime d’autres. Au CCA, nous poursuivons l’étude des territoires en tant que formations géopolitiques dont les frontières ont été tracées par des processus historiques et des structures de pouvoir distincts, comme en témoignent, par exemple, nos projets récents et à venir Outils d’aujourd’hui : sur le terrain planétaireEspaces médians : repères de dépossession et ᐊᖏᕐᕋᒧᑦ / Ruovttu Guvlui / Vers chez soi. Avec Figurer un territoire, notre objectif est d’explorer les manifestations culturelles méconnues du territoire et les nombreux contre-récits qu’elles génèrent. Première publication Web du CCA élaborée à partir d’un appel ouvert, Figurer un territoire s’intéressera aux histoires contestées, à la création contemporaine de lieux et aux avenirs possibles pour redéfinir ce qu’est ou peut être un territoire.

Lignes directrices pour les propositions

Figurer un territoire, sous la direction des Rédacteurs du CCA Claire Lubell, Alexandra Pereira-Edwards et Andrew Scheinman, invite les contributeurs de toutes disciplines et de tous contextes culturels à explorer comment les territoires sont façonnés, appropriés et transformés. L’équipe éditoriale encourage les propositions qui retracent la manière dont les territoires existent dans nos imaginaires ou dans une expression fictionnelle – par l’image, l’écrit, le son, l’illustration ou autres –, ou encore qui examinent, réciproquement, en quoi les imaginaires en viennent à définir un lieu. Nous acceptons les propositions qui sont elles-mêmes des conceptions d’un territoire, réel ou non; qui analysent la construction de territoires par les entités juridiques ou culturelles; ou qui mettent en lumière des histoires inédites de l’environnement bâti.

Un résumé du projet (max. 300 mots, en français ou en anglais, ainsi qu’une image représentative) doit être envoyé à publications@cca.qc.ca au plus tard le 7 février 2022, décrivant le sujet et le format proposés. Les personnes ayant soumis une proposition recevront une réponse d’ici le 18 février 2022 et les contributions retenues seront développées en collaboration avec l’équipe éditoriale du CCA, avec une date limite de soumission finale le 25 mars. Un honoraire de 500 $ CAN sera offert pour chaque pièce publiée. Les soumissions finales peuvent prendre la forme d’un essai textuel (approx. 2000 mots, au moins une image) ou visuel (employant la photographie ou une autre forme d’illustration visuelle), d’un film ou autre production en images animées, d’une création audio, d’une exploration cartographique, d’une fiction abstraite, d’une entrevue ou d’une conversation.”


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Source : Centre Canadien d’Architecture

Publié le 15 janvier 2022