Actualité 10.10.2015

Une culture piétonne, ça presse!

The lower-half of a person walking across a yellow-striped crosswalk in the city.

Enfin! Enfin un organisme entièrement dédié à la valorisation de la marche comme mode de déplacement urbain.

Baptisé Piétons Québec, ce nouveau regroupement s’engage à devenir le porte-parole du piéton, souvent négligé dans divers dossiers, en voulant faire évoluer les lois, les normes et les pratiques pour sécuriser son quotidien.

Quel pouvoir de lobbying l’organisme aura-t-il sur nos élus? Sur l’aménagement des chantiers de construction? Sur les politiques d’aménagement urbain? Seul le temps nous le dira.

Chose certaine, leur présence ne nuira certainement pas. Le Québec est une des provinces les plus délinquantes en matière de respect du piéton. Il ne faut pas se mettre la tête dans le sable.

Combien de fois croisez-vous des automobilistes faisant complètement abstraction des piétons, même si ces derniers tentent de traverser la rue en toute légalité sur un passage jaune moutarde?

 

Photo: Ville de Thetford Mines

 

Le journaliste Steve Caron, du Flambeau Mercier-Anjou, a d’ailleurs récemment fait le test sur la rue Ontario, à Montréal. Sur 60 automobilistes qui auraient dû s’immobiliser à l’approche de la traverse [sous peine de contravention, doit-on le rappeler], 47 ont choisi de ne pas le faire. Certains piétons se sont même fait injurier et klaxonner par les automobilistes, imaginez! On est loin de l’Île-du-Prince-Édouard, par exemple, où les voitures s’arrêtent à 50 mètres de la traverse avant même que le piéton ait mis un pied sur la rue.

Espérons donc que Piétons Québec puisse contribuer activement au développement d’une culture piétonne en province, non seulement pour sécuriser nos déplacements, mais également pour des raisons de santé.

Selon une enquête Origine-Destination du ministère des Transports du Québec (MTQ), 41% des adultes n’utilisent JAMAIS la marche comme mode de déplacement. C’est presque qu’un adulte sur deux! Chez les enfants, seulement 30% se rendent à l’école à pied, contre 80% en 1971.

Mine de rien, c’est une tendance lourde qui génère de fâcheuses conséquences sur notre société: obésité, maladies cardiovasculaires, accroissement des voitures sur le réseau routier, réduction de la qualité de l’air…

Sans compter que cette problématique entretient un cercle vicieux. Moins on marche, moins on pense aux piétons. Moins on pense aux piétons, moins les infrastructures sont adaptées à leur réalité. Moins les infrastructures sont adaptées, moins les gens développent le goût marcher.

Il est temps de briser ce cercle.