Publication de « L’habitude des ruines – Le sacre de l’oubli et de la laideur au Québec » par Marie-Hélène Voyer
Communiqué de presse :
“RÉSUMÉ | « Malgré tout, il faut bien écrire et persister. Redire la nécessité de préserver notre patrimoine bâti et notre patrimoine paysager, ces balises de notre mémoire extérieure qui irriguent notre mémoire intérieure. Dans cette éternelle province jalonnée de rivières et de clairières, de boisés et de chemins de traverse, de maisons tranquilles, de lieux de peines et de labeurs, il faut ruser toujours mieux pour résister aux attaques avalantes et aplanissantes des promoteurs qui ne pensent qu’à engloutir l’espace et le bien commun pour leur propre profit.
Il le faut, car tous ces lieux de ressouvenance dont on ne parlera bientôt plus, tous ces lieux sont à la base de ce que Jacques Ferron appelle notre orientation, cette conscience aigüe du temps et de l’espace qui nous protège de l’aliénation. »
Avec L’habitude des ruines, Marie-Hélène Voyer signe un texte magnifique sur le rapport trouble du Québec au temps et à l’espace. Elle y parle de nos démolitions en série, de notre manière d’habiter ce territoire en nous berçant trop souvent d’images empruntées. Elle pose ainsi une question fondamentale : peut-on bâtir ce pays sans le détruire et sans verser dans l’insignifiance ? Son essai propose un plaidoyer pour ces lieux modestes qui forment l’ordinaire de nos vies et qui dessinent les refuges de nos espoirs et de nos solidarités.
AUTEURE | Marie-Hélène Voyer est professeure de littérature au Cégep de Rimouski. Elle a fait paraître Expo habitat (La Peuplade, 2018), son premier recueil de poésie, ainsi que l’ouvrage Terrains vagues. Poétique de l’espace incertain (Nota Bene, 2019).
EXTRAIT | J’ai voulu cet essai comme un pavé lancé contre notre accoutumance anesthésiée à la démolition, comme une dénonciation de la laideur lancinante, du lissage permanent, à la fois social et historique, de nos villes et de cet avachissement généralisé du paysage que l’on provoque au nom de l’orgueil vide du progrès et de la nouveauté. Les images rassemblées ici forment un plaidoyer pour la préservation de ces choses fragiles qui assurent notre continuité vécue; pour cette conscience sensible de l’Histoire qui devrait toujours infléchir notre manière d’habiter le territoire; pour cette sensibilité – cet égard, surtout – face à la diversité des vies qui dessinent la cartographie sociale de nos villes, sensibilité qui devrait toujours guider notre manière de les repenser et de les réparer, ces villes, en refusant les architectures orgueilleuses et oublieuses des réalités quotidiennes de leurs habitants, surtout les plus démunis.”
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