Actualité 08.02.2013

MISE À JOUR – Catalogue des Concours Canadiens – "Concours de design urbain pour la Promenade Smith (Griffintown): Peut-on gagner sans innover?"

Concours de design urbain pour la Promenade Smith (Griffintown) 2011-2012 : Peut-on gagner sans innover?
Éditorial par Camille Crossman

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Les projets innovants, se risquant sur des esthétiques nouvelles, sont-ils plus risqués que des projets plus conformistes ? En profonde mutation depuis plus d’une dizaine d’années, le quartier Griffintown a récemment fait l’objet d’un concours pour l’aménagement d’une promenade et d’une place. À travers ces dispositifs, l’Arrondissement du Sud-Ouest de la ville de Montréal souhaite consolider la requalification de cet ancien secteur industriel en quartier résidentiel et servir de cette opération comme d’une référence. Ce concours met donc en évidence la traditionnelle tension entre stratégies gagnantes et stratégies innovantes.

Comme toutes les grandes villes du monde, où architecture résidentielle rime avec densification intensive, les tours de condos et de logements abordables poussent parfois par dizaines sur d’anciennes zones commerciales ou industrielles. Dans ces conditions, le quartier, qui autrefois se constituait de façon progressive, fait de plus en plus souvent l’objet d’une planification organisée – par le biais de consultations publiques et de concours de design – afin de définir une identité propre à ces nouveaux lieux de vie aux échelles souvent contrastantes et aux architectures parfois répétitives. Or, lorsque vient le temps de créer un lieu avec une identité propre quels enjeux/critères devraient être priorisés? L’originalité? La faisabilité? L’intégration? L’innovation? …

Lors d’un concours d’architecture, ce questionnement est d’autant plus fondamental que les réflexions qu’il suscite participent nécessairement à la définition de la stratégie architecturale, voire d’un parti pris quant au rôle des concours, tant du côté des concepteurs que de celui des organisateurs et membres du jury. Du côté des concepteurs, la tension oppose l’envie d’élaborer une proposition “gagnante”, c’est-à-dire visiblement réalisable et satisfaisante aux attentes décrites dans le programme, et concevoir un projet innovant, en prenant des risques au nom d’une vision. Du côté des membres du jury, ce serait plutôt une tension entre faisabilité et originalité. Évidemment, les stratégies de design et de jugement à l’œuvre dans un concours sont plus complexes et cette division reste quelque peu simpliste, mais elle a l’avantage d’exposer une double tension qui traverse organisateurs et concurrents.

La lecture du rapport du jury du concours de design pour la Promenade Smith (accessible en ligne sur le site de Design Montréal) illustre bien la problématique à laquelle nous faisons référence. La comparaison des commentaires attribués au projet lauréat (NIPpaysage) et à un projet ayant obtenu une “mention spéciale” (The Commons Inc.) est éloquente.”

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(Source: Jean-Pierre Chupin, Ph.D., Professeur titulaire, Chaire de recherche sur les concours et les pratiques contemporaines en architecture et Co-directeur scientifique du Laboratoire d’étude de l’architecture potentielle (L.E.A.P) à l’École d’architecture de l’Université de Montréal)