Actualité 26.09.2015

Mirko Zardini | Un projet pour l’Europe: une réflexion sur l’œuvre d’Álvaro Siza

Extrait de la photo de Giovanni Chiaramonte, photographe. “Bonjour Tristesse,” un immeuble d’habitation conçu par Álvaro Siza, Berlin, Allemagne. 1985. Épreuve couleur chromogène, 40,0 x 35,9 cm. Collection CCA. PH1997:0031. Don de l’artiste à l’occasion du 70e anniversaire de naissance de Phyllis Lambert © Giovanni Chiaramonte

Extrait du texte de Mirko Zardini, directeur du Centre Canadien d’Architecture (CCA): 

L’architecte portugais Álvaro Siza a fait don d’une grande partie de ses archives au CCA en juillet 2014. Ce texte de Mirko Zardini, directeur du CCA, a été initialement publié dans Porto Poetic (Porto: AMAG Editorial et Ordem dos Arquitectos Secção Regional Norte, 2013), un livre accompagnant une exposition par Roberto Cremascoli.

Depuis leur première apparition dans les paysages ruraux et urbains du Portugal et dans les pages de revues européennes, les bâtiments d’Álvaro Siza nous ont semblé à la fois éloignés et proches, distants et d’une proximité immédiate.

Distants, pour leur appartenance à un pays alors considéré comme périphérique : ce n’est qu’après 1974, après le « printemps portugais » et la période de profonds bouleversements sociaux et économiques qui s’en est suivie, que le Portugal a fait l’objet d’une attention renouvelée. En même temps, ces édifices nous ont immédiatement paru proches, parties prenantes à une nouvelle culture européenne qui serait capable, après la tragédie de la Seconde Guerre mondiale, pas simplement de rebâtir, mais, en fait, de construire à neuf les perspectives d’un avenir différent.

Au fur et à mesure qu’affluaient les commandes à Siza de toute l’Europe, d’abord à Berlin, puis aux Pays-Bas, en Espagne, en Allemagne, en Suisse, le sentiment de proximité inspiré par ses bâtiments n’a fait que grandir. Cette impression n’avait pas pour cause la proximité effective des emplacements, mais plutôt la capacité de ces immeubles à adopter un ton ou une nature différents à chaque nouveau projet, grâce à des éléments conceptuels comme la forme des ouvertures de fenêtres, l’utilisation des matériaux, la typologie, la relation entre le bâtiment et le tissu urbain ou sa position particulière sur la parcelle à bâtir. Ces architectures étaient nées d’un désir de contribuer au monde, à l’histoire et aux paysages des villes qui les ont accueillies et qu’elles allaient un jour transformer. Dans une Europe que l’on pouvait décrire de plus en plus comme une famille de cultures et non comme une simple somme d’États, Siza est parvenu à saisir, encore et encore, les nombreuses natures du continent, produisant ainsi l’un des portraits les plus justes de l’Europe, tant dans son unité que dans sa grande diversité.”

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Source : Centre Canadien d’Architecture