“Les certifications environnementales sont débarquées au Québec au tournant du millénaire, avec moult promesses de faire de nos bâtiments des paradis écolos. Depuis, de nombreux experts de la construction verte se sont aperçus qu’obtenir un sceau n’est pas une fin en soi. Ce qui compte, au final, c’est la performance réelle d’un bâtiment, que ce soit au chapitre de la consommation d’énergie, du cycle de vie ou de la santé des occupants. Ce constat semble tirer l’industrie vers le haut, comme en témoigne la quatrième version de LEED et l’arrivée récente de certifications encore plus ambitieuses.”
Pour consulter cette édition du magazine Esquisses…
Extrait de l’éditorial de Nathalie Dion, présidente de l’OAQ:
“À force d’entendre parler de certifications environnementales des bâtiments, on oublie parfois qu’elles sont jeunes. L’Allemagne a érigé ses premières Passive House en 1990, année où BREEAM voyait le jour en Grande-Bretagne. Au Québec, Novoclimat date seulement de 1999 et LEED a débarqué en 2002. Dans un contexte où l’impact environnemental du cadre bâti doit être amélioré, on ne saurait se passer des certifications. Elles servent de guide, donnent un but et permettent de reconnaître les efforts fournis.
Il faut cependant garder un esprit critique. Les certifications posent problème quand elles ne sont pas localement adaptées aux codes existants, au climat, aux techniques ou aux matériaux. Pensons simplement à l’isolation : on ne peut lui accorder la même importance en Californie et au Québec. À cet égard, le lancement récent de la quatrième version de LEED, qui corrige plusieurs failles, est une bonne nouvelle.
Saluons aussi l’arrivée des normes Passive House et Haute qualité environnementale (HQE) au Québec. En effet, dans tout marché, et le monde des « labels verts » en est un, il est préférable d’éviter les situations de monopole. Or, à entendre les concepteurs, propriétaires et constructeurs de bâtiments LEED crier sur les toits leur exemplarité et à voir cette marque s’imposer dans les appels d’offres, on a tendance à oublier que la pensée unique n’est jamais une bonne chose, encore moins en construction.”