Extrait de la lettre ouverte signée par:
– François William Croteau, MBA, doctorant en études urbaines, maire de Rosemont – La Petite-Patrie
– Gérard Beaudet, Urbaniste émérite et professeur titulaire, Institut d’urbanisme
– Nicolas Cournoyer, Directeur général de Piknic Electronik
– Emmanuel Galland, Artiste/commissaire, Consultant cultures & communications
– Michel Goulet, Sculpteur
– Nicolas Mavrikakis, Critique d’art, commissaire d’expositions et professeur d’histoire de l’art
– Philippe Poullaouec-Gonidec, Directeur de la Chaire UNESCO en paysage et environnement de l’Université de Montréal
“Montréal, le 21 février 2013
Plaidoyer en faveur d’une nouvelle oeuvre majeure pour Montréal
Le débat sur l’avenir du stabile d’Alexander Calder intitulé L’Homme (Man, Three Discs) situé sur le belvédère de l’île Sainte-Hélène du parc Jean-Drapeau est relancé depuis quelques semaines. Certaines personnalités publiques souhaiteraient le déraciner de son lieu d’accueil. Offert par la société International Nickel Company of Canada Ltd. (Inco) à la Ville de Montréal pour l’Expo 67 et installé sur l’île Sainte-Hélène, on voudrait maintenant dénaturer ce symbole en l’envoyant en exil sur l’île de Montréal. Nous y sommes farouchement opposés.
L’importance de l’art public va au-delà de la simple contemplation artistique. Il s’agit aussi d’un enjeu d’aménagement urbain et d’appropriation publique de l’art. Une oeuvre d’art public doit vivre au rythme du site qui l’accueille et des activités humaines qui s’y déroulent. Son appropriation par la population est la clé de sa valeur publique et artistique.
Nous avons l’obligation de valoriser une oeuvre et de la protéger. C’est ce que Montréal a fait pour les célébrations du 40e anniversaire de l’Exposition universelle de Montréal (Expo 67). En 2007, la ville s’est dotée d’un règlement sur la constitution du site du patrimoine de l’île Sainte-Hélène afin de protéger et valoriser l’héritage de cet événement marquant pour Montréal. Ce règlement dit que les oeuvres héritées de l’Exposition universelle, incluant L’Homme, devront demeurer in situ. Les élus du Conseil de la ville de Montréal ont ainsi eu la sagesse de protéger ce patrimoine de toute dérive éventuelle, telle celle qui enflamme les esprits aujourd’hui. Déplacer L’Homme serait une solution de facilité, à rabais et pas du tout visionnaire.
À l’instar de Chicago avec son Cloud Gate d’Anish Kapoor, Montréal devrait commander une nouvelle oeuvre phare du XXIe siècle pour célébrer son 375e en 2017. Ce geste aurait plus d’impact pour la métropole que le déménagement inutile et complexe au coût de plus de 2 millions de dollars de la plus importante oeuvre d’art public de l’Expo 67 et de la ville. D’ailleurs, cette même année sera aussi l’occasion de célébrer le 50e anniversaire de cet événement. Voilà l’occasion parfaite de souligner son héritage en mettant en valeur cette oeuvre sur le site principal qui a accueilli l’événement qui a donné une notoriété internationale à Montréal, l’île Sainte-Hélène.”
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(Source: Emmanuel Galland, Artiste/commissaire, Consultant cultures & communications)
(Photo: Alexander Calder, “LHomme”, Piknic Electronik 2012, crédit photo : Miguel Legault)