Actualité août 2024

L’École du Zénith (Lab-École Shefford)

Pourquoi avoir sélectionné ce projet à titre de vitrine sur Kollectif?

Le Lab-École Shefford est certainement l’une des réalisations scolaires la plus aboutie et rafraîchissante érigée au Québec ces dernières décennies. Cette école n’a pratiquement rien à envier aux écoles scandinaves et japonaises, qui font tant fait rêver à l’échelle internationale.

L’échelle humaine est probablement le premier élément qui nous charme par la segmentation des pavillons. Les lignes directrices du bâtiment se rapprochent davantage d’une échelle résidentielle que d’un volume institutionnel traditionnel, tout en ouvrant l’école (et les vues) vers la montagne et le boisé adjacent.

La typologie sélectionnée par les architectes permet également d’avoir un traitement exceptionnel de la lumière naturelle, ayant des fenêtres sur l’ensemble des pavillons, en plus des puits de lumière stratégiquement positionnés.

Soulignons également la sobriété de l’architecture, qui ne vole ni la vedette à la nature, ni aux activités intérieures. La présence de bois permet d’apporter suffisamment de chaleur et de convivialité au décor, alors que les accents de couleurs (estrades, escaliers…) offrent une touche ludique et distincte aux divers espaces scolaires.

Nul doute que le cadre enchanteur dans lequel est implantée cette école contribuera à la réussite scolaire. D’une part, par les possibilités pédagogiques offertes — de la cuisine jusqu’à la polyvalence des espaces communs —, mais également par le côté zen que procure la proximité de la nature.

À elle seule, cette réalisation justifie la puissance des concours d’architecture en éducation.


Description du projet

Pelletier de Fontenay, une firme d’architecture basée à Montréal, en partenariat avec Leclerc Architectes, présentent l’École du Zénith, une réalisation issue de la série de concours lancés par le Lab-École en 2019. Premiers concours d’architecture scolaire depuis les années soixante, ce projet d’envergure marque un tournant dans le paysage éducatif québécois, renouvelant le programme, l’organisation et la façon de construire les écoles primaires au Québec.

Dans le paysage vaste et ouvert du site, l’école se pose comme une nouvelle ligne d’horizon, une ligne modulée par le jeu des volumes et des toitures. Les pavillons s’assemblent autour d’une cour intérieure qui cadre la magnifique vue du mont Shefford. L’ensemble propose une double lecture qui permet à la fois d’exprimer l’individualité de chaque cycle et celle de la collectivité plus large de l’école. Chaque élève peut s’identifier à son propre pavillon, sa propre “maison” et peut ainsi visualiser dans l’espace son parcours passé et futur au fil des cycles scolaires. À travers le travail des grandes baies vitrées, des débords de toit et des multiples points d’entrée, l’architecture tente de rendre la frontière, entre l’intérieur et l’extérieur la plus poreuse possible et ainsi connecter l’architecture directement avec le paysage.

Les élèves entrent toujours par la grande cour avant de se diriger vers leur vestiaire. La cour, bien qu’offrant d’amples surfaces minérales pouvant accueillir l’ensemble des élèves de l’école, intègre de nombreuses surfaces plantées combinant arbres matures, arbustes, plantes vivaces et fleurs sauvages, tous d’origine locale. L’îlot de plantation le plus près de la cuisine/cafétéria fait office de potager, sous la forme d’une forêt nourricière. Les enrochements naturels disséminés çà et là font office de bancs, de barrière, de chemins, d’éléments de transition, permettant une appropriation ludique de l’espace par les élèves. Les larges débords de toit des bâtiments se connectent les uns aux autres pour former une promenade couverte continue autour de la cour.

L’école doit à la fois être simple et complexe. Simple dans son expression, son organisation, mais complexe dans sa spatialité et la richesse de ses espaces. En coupe, les classes profitent de la pente de toit pour aller chercher une généreuse hauteur sous plafond. Ces pentes se prolongent et se rejoignent au-dessus des zones de collaboration, définissant un espace en double hauteur. Partagée entre 4 classes, la zone de collaboration se déploie en partie en double hauteur et en partie en mezzanine accessible par un escalier-gradin.

Le pavillon principal regroupe les fonctions d’accueil, l’administration, le service de garde et les équipements communs partagés entre les cycles. L’espace commun se déploie sous une généreuse double hauteur. Un gradin fait le pont entre une zone basse connectée directement à la cour et une partie plus intimiste placée en mezzanine. Depuis le gradin et la mezzanine, un grand lanterneau cadre la vue du mont Shefford par-delà les toits et le paysage.

Placé en sous-sol, on peut observer en contrebas l’action se déroulant au gymnase depuis la circulation commune qui le traverse. Dans ce corridor élargi, des éléments de mobilier fixe permettent de tenir des activités en plus petits groupes. La transparence permet d’avoir un contact visuel constant avec la forêt.

Les classes, avec leurs généreux ouvrants, sont conçues de façon à éviter les besoins en climatisation mécanique. Les débords de toit permettent de contrôler le rayonnement estival et de minimiser les gains solaires. Ponctuant chaque pavillon, de grandes cheminées triangulaires permettent de faire généreusement entrer la lumière zénithale. Ces cheminées servent également de dispositif bioclimatique, la forme des toits amenant naturellement l’air chaud vers ces puits d’où il peut être évacué.

Sans littéralement reprendre l’architecture vernaculaire des alentours, l’école, avec ses volumes bas et ses toits en pente, propose des formes archétypales qui renvoient aux maisons ou aux bâtiments de ferme avoisinants. Les enfants entrent donc dans un univers qui leur est familier; un univers chaleureux et accueillant.


Fiche technique du projet

  • Titre officiel du projet : École du Zénith (Lab-École Shefford)
  • Localisation : Shefford, Québec
  • Client : Centre de services scolaire du Val-des-Cerfs
  • Architectes : Pelletier de Fontenay + Leclerc architectes
  • Ingénieur en structure : Latéral
  • Ingénieur électro‐mécanique : BPA
  • Ingénieur civil : Gravitaire
  • Architectes de paysage : Agence Relief Design / Stantec
  • Entrepreneur général : Les constructions Binet inc.
  • Date de fin de projet : Octobre 2023
  • Crédits photo : David Boyer / James Brittain

Description des firmes

Pelletier de Fontenay

Fondé en 2010 par Hubert Pelletier et Yves de Fontenay, Pelletier de Fontenay est un studio d’architecture basé à Montréal. La firme travaille actuellement à développer une série de projets publics notamment des musées, écoles, centres culturels et bibliothèques. Le studio s’intéresse également à d’autres échelles de projets tels que des résidences privées, logements, pavillons, expositions et aménagements urbains. Cette mixité de nature et de programmes permet d’explorer un large éventail d’idées, de typologies et d’approches constructives.

Loin de travailler à consolider un style ou à créer un univers formel prédéfini, la démarche du bureau s’appuie sur la conviction que différentes conditions produisent différentes expressions. Les projets sont conçus en repoussant le plus longtemps possible la vision d’un produit fini, plaçant plutôt la confiance dans le processus créatif comme générateur d’une architecture toujours distinctive.

La proposition architecturale se développe dans la tension entre les forces internes et externes au projet. D’une part le studio est intéressé par une certaine autonomie de l’architecture et travaille à partir de références typologiques et de modèles historiques. D’autre part, il y a la reconnaissance que les spécificités du projet sont toujours génératives. La négociation entre ces deux perspectives produit des objets architecturaux rigoureux mais toujours contextuels.

Pour visiter le site internet de la firme…

Leclerc architectes

La firme a été fondée à Montréal en 1957 sous le nom de Lemay-Leclerc par Georges Lemay et Claude Leclerc. Dès les premiers mandats, la firme s’est orientée vers des clients institutionnels en privilégiant les commissions scolaires, les églises et paroisses ainsi que le domaine hospitalier.

À la fin des années 1980, les deux bureaux Lemay architectes et Leclerc architectes se sont dissociés. C’est à partir de cette année que Leclerc architectes s’est concentré dans le domaine de l’éducation.

Depuis 2016, Pascal Beaudoin, Thomas Gauvin-Brodeur et Frédéric Séguin poursuivent une aventure débutée il y a plus de soixante-sept ans, contribuant quotidiennement, au sein d’une équipe passionnée, à la création et à l’amélioration du patrimoine scolaire québécois. Chaque nouveau projet représente une occasion de concevoir un milieu de vie unique, favorisant la réussite éducative et facilitant le travail des enseignants. Le projet du Lab-École Shefford en fait partie, et nous sommes fiers d’avoir contribué à ce projet innovant.

Pour visiter le site internet de la firme…

Galerie de photos

Crédit photo : David Boyer

Crédit photo : James Brittain

Crédit photo : David Boyer

Crédit photo : James Brittain

Crédit photo : James Brittain

Crédit photo : James Brittain

Crédit photo : David Boyer

Crédit photo : James Brittain

Crédit photo : James Brittain

Crédit photo : David Boyer

Crédit photo : David Boyer

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Crédit photo : James Brittain

Crédit photo : James Brittain

Crédit photo : David Boyer

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Crédit photo : James Brittain

Crédit photo : James Brittain

Crédit photo : James Brittain

Crédit photo : David Boyer

Crédit photo : David Boyer

Plans, coupes et élévation

Plan de site

Axonométrie

Plan

Coupe #1

Coupe #2

Élévation

Source : Pelletier de Fontenay + Leclerc architectes