Actualité 02.04.2014

Le recouvrement de Ville-Marie sera-t-il notre High Line montréalais?

Le succès fulgurant du High Line de New York semble avoir réveillé la classe politique à l’échelle internationale en voyant les retombées économiques que peut engendrer un projet urbain aussi audacieux.

Uniquement sur le plan touristique, la Grosse Pomme s’est offerte une incroyable campagne de publicité avec la conversion de ce vieux chemin de fer en parc urbain linéaire. Tous les magazines et blogues touristiques en ont parlé. De nombreux architectes et urbanistes ont étudié le projet. Les passants l’ont photographié des milliers de fois et en ont parlé sur les médias sociaux. Bref, le High Line est devenu une signature incontournable extrêmement lucrative pour la ville, tout comme Central Park ou Times Square.

Ce n’est donc pas surprenant de constater que plusieurs autres grandes métropoles du monde souhaitent reproduire ce succès inespéré en mettant en branle des chantiers similaires.

À Chicago, par exemple, l’aménagement du Bloomingdale Trail, un parc linéaire de 4,7 km également aménagé sur les rails d’un chemin de fer abandonné, est déjà en cours. Doté d’un budget de 53,7 M$, le projet devrait voir le jour [en principe] d’ici la fin de l’année.

À Sydney, on vient tout juste de procéder à la première pelletée de terre d’un futur High Line australien qui s’étendra sur près d’un demi-kilomètre. L’initiative consiste à convertir, encore là, un corridor ferroviaire désaffecté en zones piétonnes et cyclables afin de relier diverses institutions muséales et universitaires. Difficile de douter du succès que remportera la ville avec un tel concept en voyant les images ci-dessous:

 

À Washington, un organisme à but non lucratif vient de lancer une compétition internationale de design pour la conception d’un nouveau parc linéaire qui chevauchera une rivière du secteur. Le but: reconnecter deux quartiers de la ville par un nouveau « poumon vert ». Voici la vidéo de présentation:

 

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Bref, ça bouge ailleurs sur la planète avec de multiples projets structurants, mais surtout inspirants, pour redynamiser le tissu urbain.

Peut-on en espérer autant avec le recouvrement partiel de l’autoroute Ville-Marie? Je le souhaite sincèrement.

Si ce projet va de l’avant comme le souhaite Monsieur Coderre, on ne pourra se permettre de faire les choses à moitié. Recouvrir Ville-Marie avec une simple passerelle, du gazon et quelques fleurs ici et là serait complètement ridicule. Ce serait créer un autre éléphant blanc pour Montréal.

On devra donc être créatif (tout en restant responsable sur le plan budgétaire) afin de s’assurer d’engendrer des retombées économiques qui surpasseront largement la facture de ce recouvrement, comme le High Line de New York.

Et espérons également que ce début de recouvrement de l’A-720 ne soit qu’une première étape d’une série de deux, trois ou quatre chantiers. Le Palais des congrès doit être agrandi; Le Square Viger ne demande qu’à être revitalisé; Le site de Radio-Canada doit être repensé et mieux exploité.

Développons donc, pour une fois, une vision à long terme pour ce qui pourrait devenir une grande fierté montréalaise.