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Difficile de passer à côté du sujet de la semaine : Champlain !
La fermeture de quelques voies sur le tablier du pont a provoqué des bouchons de circulation monstres sur plusieurs kilomètres en début de semaine, et ce, à tous les accès qui traversent le fleuve Saint-Laurent.
Et ce n’est qu’un début. Les fermetures se multiplieront probablement sans cesse d’ici l’arrivée d’une nouvelle structure dans quatre, cinq ou sept ans… selon le scénario que déterminera sous peu le gouvernement fédéral.
Sans oublier que cette fermeture partielle du pont Champlain a réussit à mettre une fois de plus en évidence au moins deux grandes faiblesses politiques :
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1. La planification à long terme n’est pas une force chez nos élus, tout comme l’entretien de nos infrastructures. On pense toujours à court terme, c’est-à-dire à la prochaine élection, et non pas aux futures générations.
2. La logique de l’automobile ne fonctionne plus. Oups, une voie retranchée sur l’autoroute et c’est le chaos pour la voiture solo. On a beau ajouter des routes et élargir nos autoroutes, elles atteindront inévitablement leur point de saturation en quelques années… même avec 14 voies de large !
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L’offre de transport en commun doit être bonifiée avec une réelle politique de mobilité durable pour l’ensemble de la grande région montréalaise. Pas du saupoudrage à gauche et à droite comme le fait actuellement le gouvernement du Québec. On annonce le prolongement d’une autoroute d’un côté, le financement de voies réservées de l’autre, et un prolongement de ligne de métro entre tout ça. Quel est le fil conducteur entre toutes ces annonces pour s’assurer d’obtenir un développement cohérent ?
L’auteur Karel Mayrand résumait particulièrement bien la situation dans une récente lettre ouverte intitulée « Message aux usagers du pont Champlain: achetez-vous un char! »:
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C’est ainsi que le MTQ continue de réaliser 85% de ses investissements dans les routes, et seulement 15% dans les transports collectifs. « Achetez-vous des autos, nous fournissons les routes gratuites ». Et c’est ainsi que le ménage moyen se retrouve à débourser 18% de son revenu disponible, seulement pour le transport, l’auto et l’essence. Presque un dollar sur cinq gagné par les Québécois part en fumée. […] Le principal blocage à un virage vers les transports collectifs n’est pas l’automobiliste, c’est le MTQ lui-même.
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Mais bon, la pression populaire ne semble pas suffire auprès de nos chers politiciens. On le répète sans cesse depuis des années, mais rien ne bouge. Enfin, presque.
Pourtant, la logique du transport en commun n’est pas difficile à comprendre, comme le démontrait si habilement en 2009 un petit montage photographique de la Société des transports de Toronto.
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Une image vaut mille mots, dit-on. Nous en avons un parfait exemple ici.