Actualité 12.05.2023

Essai “Des écologies routières dysfonctionnelles”

Extrait de photo | 1976–1978 Construction de la Rodovia dos Bandeirantes | ©Fundação Getúlio Vargas, CPDOC

De la part du CCA :

“Cette semaine, dans le cadre de notre dossier Figurer un territoire, nous publions une réflexion de Laura Pappalardo sur les perspectives ouvrières et multiespèces dans la construction de la Rodovia dos Bandeirantes, l’une des principales autoroutes de São Paulo. Pappalardo retrace une expropriation invisible des vies, des relations et des infrastructures autochtones et autres qu’humaines, réalisée en faveur de l’expansion coloniale et de la mobilité des colons. Elle écrit :

Construite sur une partie dévastée de la forêt atlantique, la route a rompu les flux de mobilité des Guarani et d’espèces non humaines, comme ceux des sangliers, des fourmis, des abeilles et des tatous, pour dégager l’espace nécessaire à la mobilité automobile, humaine et juruá (centré sur la culture dominante blanche). Une couche d’asphalte monoculture de dix centimètres d’épaisseur a stérilisé une strate de dix centimètres de la litière forestière de la Nhe’ery, qui héberge plus d’un million d’êtres de différentes espèces. Malgré la prétention de la route comme infrastructure la plus moderne et la plus sûre, elle n’était sécurisée et humanisée que pour une partie sélectionnée de la population.

Laura Pappalardo
Source : Centre Canadien d'Architecture