Extrait du communiqué de presse:
“Décès de l’architecte Jean-Marie Roy (1925-2011)
Québec, le mercredi 9 novembre 2011 ‑ Jean-Marie Roy, architecte, est décédé subitement le 3 novembre dernier. Né le 8 mai 1925 à Saint-Léon-de-Standon dans la région de Bellechasse, Jean-Marie Roy a fait ses études classiques au Collège de Lévis et sa formation d’architecte à l’École des beaux-arts de Montréal, avant de compléter un certificat d’études avancées à l’Université de Genève. Durant son séjour en Europe, il s’imprègne de l’architecture de grands maîtres modernistes, comme Le Corbusier, Alvar Aalto et Pier Luigi Nervi. Diplômé en 1953, il est reçu architecte en 1955. Il travaille d’abord auprès des architectes Henri Talbot et Noël Mainguy et ouvre son propre cabinet en 1956, à Québec. Pendant les dix premières années de sa carrière, il se forge une solide réputation en tant qu’excellent concepteur. Ses premières œuvres sont vite remarquées par la hardiesse, la clarté et l’élégance de leur composition ainsi que pour la finesse de leurs détails, à l’instar de celles des meilleurs architectes européens d’alors, mais difficilement associables à une école de pensée ou à un architecte en particulier.
Durant la décennie 1956-1966 qui voit naître la Révolution tranquille au Québec, les commandes abondent. Il conçoit alors de nombreux édifices à vocation religieuse et scolaire (églises, presbytères, couvents, écoles) en leur donnant des formes audacieuses et modernes. Nous n’avons qu’à penser aux immeubles des deux Campus intercommunautaires de Saint-Augustin, une commande très importante qui a fortement contribué à la renommée du jeune architecte, ainsi qu’aux églises très expressives en béton ou en bois (Saint-Joseph à Manseau, Saint-Denys à Sainte-Foy, Saint-Eugène à Vanier, Saint-Louis-de-Gonzague en Beauce, Notre-Dame-de-la-Visitation aux Îles-de-la-Madeleine et Notre-Dame-de-Fatima à Longueuil). Ces églises poussent à la limite des possibilités du matériau, produisant une architecture à l’expression franche et puissante, à la fois nouvelle et intemporelle. Les voiles minces de la toiture de certaines d’entre elles, de géométrie complexe mais parfaitement maîtrisée, impressionnent encore aujourd’hui. C’est également pendant cette période que Jean-Marie Roy débute une fructueuse collaboration qui durera plusieurs décennies avec les Sœurs Notre-Dame du Perpétuel Secours de Saint-Damien (Bellechasse) pour qui il concevra une école normale, des résidences pour orphelins, une maison-mère, une infirmerie, un musée. Parmi les autres institutions d’enseignement conçues par Jean-Marie Roy, notons l’Externat classique Saint-Jean-Eudes (actuel cégep de Limoilou), l’École des arts et métiers de Victoriaville, l’École primaire de Saint-Charles (Bellechasse) ainsi que l’École Saint-Denys de Sainte-Foy. Des résidences collectives et individuelles, des centres de santé (Centre médical Berger) ainsi que des places d’affaires (immeubles de bureaux, caisses populaires, concessionnaires automobiles) comptent également parmi les belles réalisations qui ont marqué la jeune carrière de cet architecte. Par ses créations d’une rare élégance, empreintes de fraîcheur et d’optimisme, son architecture gagne progressivement en visibilité et en influence, au point où même le Carnaval d’hiver de Québec se l’approprie en 1964, le temps d’une édition remarquée du palais de glace.
En 1966, il s’associe aux architectes de talent Paul Gauthier et Gilles Guité, deux de ses anciens employés, pour fonder la firme Gauthier Guité Roy. Ce bureau d’architectes, reconnu parmi les plus grands et influents de son époque, prédominera la scène architecturale québécoise pendant plus de trente ans. Durant cette période, Jean-Marie Roy dirige des projets d’architecture très diversifiés. Il conçoit notamment, seul ou avec ses collaborateurs, des immeubles administratifs (le Centre de recherche industrielle du Québec, les tours du complexe Desjardins à Montréal, l’édifice Jean-Durand et l’édifice Delta Sud à Sainte-Foy), des édifices culturels et sportifs (les Forges du Saint-Maurice à Trois-Rivières, le Centre culturel de Rouyn-Noranda, le PEPS de l’Université Laval), des bâtiments industriels (usines d’épuration des eaux usées du Québec métropolitain), des complexes d’habitation et plusieurs résidences privées surtout situées à Sainte-Foy et à Sillery. Ce bureau a vu défiler un nombre impressionnant de jeunes stagiaires et architectes qui, à leur tour, produisent aujourd’hui une architecture de qualité qui prend appui sur l’exemple de Jean-Marie Roy et sur les valeurs qu’il a su inculquer. Outre son talent pour concevoir une architecture contemporaine, l’architecte Jean-Marie Roy avait aussi un amour pour le patrimoine. En plus de projets de restauration ou d’insertion dans des milieux anciens (Pavillon Montcalm à Sainte-Foy, la porte Prescott à Québec, son bureau dans le Vieux-Québec), il a patiemment restauré la maison ancestrale Juchereau à l’île d’Orléans.
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Les funérailles auront lieu le samedi 19 novembre à 14h à Québec, en l’église St-Dominique (175, Grande-Allée Ouest) où la famille recevra les condoléances à compter de 13h.”
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(Source: Nathalie Roy, Fille de Jean-Marie Roy et Martin Dubois, Consultant en patrimoine et architecture)
(Photos en couverture: Édifice Jean-Durand, Sainte-Foy. Gauthier Guité Roy, architectes, 1967. Source : BAnQ et Tours de bureaux du Complexe Desjardins, Montréal, Gauthier Guité Roy, architectes, en collaboration avec Blouin & Blouin, architectes, 1971-1976. Source : BAnQ)