Actualité avril 2016

Maison Lac Jasper par Architecturama

James Brittain Photography

“Seuls, nombreux ou en famille, l’état d’esprit recherché par les propriétaires était décontracté et convivial, proche de l’idée du chalet, mais empreint d’un certain raffinement, notamment dans les relations entre les espaces et entre les gens. L’intention était de construire une architecture présente, vivante et enthousiaste, qui fait appel aux sens.

Le processus de conception, basé sur le contexte, la symbiose avec le site et la réduction de l’empreinte environnementale a aussi permis de réfléchir aux fonctionnalités et à leur optimisation.

Minimum / maximum
Les fonctions sont divisées en deux types. Des espaces minimaux, renfermant les usages nécessitant des aménagements fixes et inflexibles ou une plus grande intimité, sont empilés du côté nord. Un espace ‘maximal’, contenant toutes les autres fonctions, occupe le côté sud et permet une appropriation libre, ouverte à l’interprétation et à la transformation.

Gradins
Deux gradins de bois, se croisant à angle droit, sont construits dans l’espace principal. Ils sont à la fois mobilier surdimensionné, agora, circulations, filtres, parois, bibliothèques, supports, etc. Ils peuvent être modifiées à trois niveaux : blocs libres déplaçables à volonté (servant de table d’appoint, de dossier, de marche, etc.), paliers intermédiaires boulonnés à la structure principale et permettant des reconfigurations régulières, et l’ensemble des gradins, uniquement déposé sur la dalle de béton, qui peut être reconstruit de manière entièrement différente.

Respectivement sur les faces sud et ouest, les gradins rejoignent le niveau du sol extérieur. Leur inclinaison prolonge à l’intérieur de la maison la forme du site, tout en l’accentuant. Des espaces sont ainsi délimités de manière plus ou moins poreuse. En partie haute, ils permettent de profiter de la vue tout en demeurant en continuité physique et visuelle avec le sol. Près de la cuisine, le gradin devient à la fois un espace de travail attenant à la cuisine et une table pouvant accueillir 8 personnes assises.

Le système de gradins est modulaire et la plupart des éléments qui le composent sont standardisés.

Sens et perception
Contrastes, ambiances, matérialité, qualité de la lumière et contact modulé avec l’extérieur composent des expériences sensorielles.

Suspendu entre les cimes des arbres, le spectacle immanent de la nature se déploie. Dans cet observatoire, l’impression ressentie est à la fois celle d’être protégé et d’être projeté. Solennel et spirituel, il s’anime et devient tout autre lorsque plusieurs personnes l’occupent. La forme en agora est propice aux interactions. Un foyer, un projecteur pour le cinéma, de multiples coussins de plume permettent de profiter de cet espace.

L’espace en dessous est un espace introverti et dense. Sa lumière, filtrée par les gradins, est complexe et changeante. La foison de fines colonnes ressemble aux troncs des arbres dans la forêt.

Les espaces minimaux sont enveloppants et presque caverneux avec leurs finis moelleux, sombres et riches.

Au premier abord, la différence entre les formes naturelles et la forme construite est mise en évidence. Les liens étroits qui unissent l’architecture et la nature se tissent à travers des ambiances, des relations, des mimétismes, les matières, la lumière.

Développement durable
Déjà lors du choix du site le potentiel bioclimatique faisait partie des objectifs du projet. En implantant le bâtiment de manière à orienter la façade plein sud, la configuration du terrain permettait de tirer parti d’une fenestration en direction de la vue et de maximiser le chauffage solaire passif. Un large débord de la toiture, dont le dimensionnement a été planifié en fonction de la course du soleil, empêche la surchauffe estivale tout en laissant pénétrer profondément le soleil hivernal.

La position élevée du bâtiment et son orientation permettent une ventilation naturelle efficace. Des fenêtres ouvrantes en partie basse à l’avant et en partie haute à l’arrière permettent de tirer profit à la fois de l’effet de cheminée et des pressions différentielles.

La forme cubique, avec un ratio enveloppe / volume habitable avantageux, contribue à l’efficacité énergétique et à l’économie de matériaux. De plus cette volumétrie permet une empreinte au sol plus petite.

Le revêtement de planches de cèdre de l’est embouvetées est laissé à l’état naturel. Il provient d’une scierie locale.

Finaliste aux Prix d’excellence en architecture 2015 de l’Ordre des architectes du Québec.

James Brittain Photography

Typologie : Habitation unifamiliale
Superficie : 80 m² (140 m² de plancher)
Conception : 2011-2013
Réalisation : 2012-2014

Architecte : Architecturama
Équipe de projet : Sylvain Bilodeau, architecte, Nicolas Mathieu-Tremblay, architecte
Structure: Genivar (maintenant WSP)
Entrepreneur général : Les entreprises Sylvain Lachance
Revêtement extérieur : Éco-Cèdre Inc.
Photos : James Brittain Photography

Architecturama propose une pratique faite de rigueur, d’intégrité et de personnalité. Particulièrement intéressé par la manière dont les espaces et les bâtiments sont occupés et appropriés, Architecturama est attentif aux phénomènes influençant le confort physique et psychologique. Les conceptions et les recherches mises de l’avant portent sur les aspects perceptuels de l’architecture, et ce à travers tous les sens.

Sylvain Bilodeau et Nicolas Mathieu-Tremblay mettent à profit leur 17 années d’expérience de grands projets institutionnels et commerciaux, mais aussi de projets résidentiels et d’installations artistiques pour développer une pratique collaborative favorisant la recherche et la créativité.

Conscient de son l’impact environnemental et social Architecturama intègre dans tous les projets les notions de développement durable et de design bioclimatique.

Architecturama a déjà reçu de nombreuses reconnaissances. Leur maison au Lac Jasper a été finaliste aux prix d’excellence de l’ordre des architectes du Québec. L’aménagement de la foire d’art contemporain Papier15 s’est mérité le prix Best of Canada Design Competition en 2015 et l’aménagement du symposium d’art contemporain de Baie-St-Paul, en plus de remporter le prix Best of Canada Design Competition en 2014, a aussi été finaliste aux Prix d’excellence en architecture 2013 de l’Ordre des architectes du Québec, FacteurD et Grand Prix du Design 2012 et Cecobois en 2013.

Leurs projets ont été présentés à l’exposition TBD au MOCCA (Museum of contemporary Canadian art, Toronto) et aux 24H d’architecture de Marseille en France avec l’exposition Vivre et concevoir avec la neige produite par la Maison de l’architecture du Québec.. En 2014 la résidence architecturale Arborescence organisée par la Maison de l’architecture de Québec leur a permis durant six (6) semaines dans le Gers en France, d’approfondir l’étude des liens entre l’architecture et la pratique artistique de l’installation in-situ. Ce séjour s’est terminé par la réalisation de cinq (5) versions différentes d’une installation transformant l’entrée d’un village Gascon.”

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